Je pourrais dire que je suis très occupée, que je travaille comme une damnée à un autre projet, que mon emploi du temps ne me permet pas, que les autres prennent tout mon temps.
Mais il n’en est rien en ce moment.
Il n’y a que la difficulté d’être présente et de se manifester régulièrement. Une forme de défaillance, car il est douloureux parfois de résister à l’envie de chercher des détours dans les chemins que nous traçons pour nous même. Parvenir à avancer malgré les obstacles, les accidents de parcours, les tremblements de terre dans le monde et les mauvaises nouvelles qui arrivent de partout. Maintenir le cap coûte que coûte malgré toutes les défaillances, les nôtres d’abord, celles de la nature ou des systèmes parfois.
Tout cela pour arriver finalement là où nous voulions aller de toute façon. Alors pourquoi ce défaut? Cette défaillance? Ces multiples routes empruntées pour éviter le chemin, celui que nous voulions prendre, que nous devions prendre, celui-là et aucun autre.
Mais j’avance en lisant sur tous mes chemins détournés des lettres et des correspondances.
George Sand, Nelly Sachs et Paul Celan