Je cherche régulièrement à m’expliquer pourquoi je ne me remets pas à l’écriture, cette pratique régulière chez les uns, épisodique pour d’autres qu’il m’est arrivé d’avoir à la recherche des mots qui s’approcheraient le plus possible de mon expérience et rendraient compte de moi-même, des autres et du monde qui m’entoure.
Voilà à quoi je pense dans la salle d’attente d’un cabinet médical remplie essentiellement de femmes, alors que me revient le souvenir de cette balade dans les bois en Alsace au moment même où deux biches avaient soudain surgi sur mon chemin et que, me figeant sur place, respirant à peine pour ne pas les effrayer, je les regardais tandis qu’elles m’observaient elles aussi dans la même attitude d’attente curieuse. Ce moment de surprise, du surgissement de l’inattendu est probablement ce que nous cherchons en voulant écrire, cette chose insoupçonnée, qui affleure à l’improviste à certains moments de notre vie quand la chance est avec nous.
C’est ainsi que nous attendons ce moment si particulier où surgira ce qui, de nous, était caché dans le bois.