Regarder s’éloigner derrière nous les lignes d’une côte
Laisser s’estomper les contours du rivage et pâlir les couleurs
S’enivrer de l’air saturé du large
Tandis que le vent repousse au loin les effluves du passé
Lâcher prise et voir s’éloigner tout ce qui s’agrippe, s’agglutine, se dépose sur ma peau.
Il y a ceux qui aiment être assis dans le sens de la marche, et ceux, dont je suis, qui préfèrent voir le paysage fuir derrière eux en regardant s’éloigner les lieux
et les êtres qui nous sont proches.
Griserie de l’éloignement,
oubli des choses familières tandis que le paysage s’enfuit,
à moins qu’il ne s’agisse que de son image.
Voir ce que l’on quitte avant de savoir où nous mènera notre chemin. Laisser derrière soi les regrets, désirs avortés, gestes esquivés, sourires malvenus, paroles trop vite prononcées ou trop longtemps retenues, chemins de traverse évités parce que redoutés, larmes qui sèchent au coin des yeux, espoirs refoulés, tous ces évitements qui auraient modifié notre parcours.
Et si tout cela pouvait s’évanouir définitivement par un simple retournement pour me mettre dans le sens de la marche.
S’éloigner et laisser ses rêves et un petit peu de soi….
Retrouver ses rêves peut-être en se débarrassant de tout ce qui encombre.
Nostalgie des mots
inventeurs de mélopée
porteurs d’avenir
Merci pour vos Haïku bravo pour votre amour des mots
Merci NP pour Opéra ! 😉